L'iconographe

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Un coup d’oeil nocturne sur le travail de Max Gigon.⁣
Etudiant en photographie au Centre professionnel d’enseignement de Vevey (CEPV), Max Gigon réinvente le paysage de Neuchâtel, en photographiant, de nuit, sa ville natale.Si sa démarche s’est orientée vers le documentaire, très vite, ses balades nocturnes, à l’heure où l’éclairage public s’éteint, l’ont mené à des images rêvées de poétique urbaine.⁣

En projetant des formes colorées sur des lieux communs – un regard, un lampadaire, le coin d’un mur – et en jouant avec les ombres, il crée une nouvelle topologie. On ne reconnaît dès lors plus la cité neuchâteloise, mais on déambule dans les rues, en suivant la ponctuation donnée par les éléments éclairés et ceux laissés dans l’ombre de la composition. Sa ville se retrouve alors redessinée, faisant apparaître d’autres structures d’éléments urbains, invitant à la rêverie éveillée.⁣ A.W.

©Max Gigon

Photobooks Switzerland
Coup de coeur au Photobooks Switzerland:
Bilateral /de Samuel Gratacap, aux éd. Poursuite: un travail en quasi immersion sur le passage des migrantes et migrants, au col de Montgenèvre , près de la frontière franco-italienne.
Bilatéral entre images de presse d’agences, de rencontres politiques au sommet – images tramées par l’auteur – et gros plans de bottes des personnes traversant la frontières dans la neige, laissant derrière eux, des traces de leurs errances vers un espoir, des présences humaines fantômes, qui croisent parfois d’autres humains réunis en association pour leur venir en aide. Bilatéral croise les présences physiques des corps,

Des images politiques tramées, on ne reconnaît plus les politiciens représentées, vidées qu’ils sont de leurs visages: ne restent que des situations de corps, manipulant de longs discours vides de sens. Les corps des personnes migrantes, sont aussi souvent absents des images; mais leurs traces laissées dans le paysage – un habit, une chaussure – témoignent de leur passage. On ne sait pas toujours s’ils seront parvenus à leur but ou pas. Peut-être que ce seront les corps de l’association Tous migrants, tels le portrait au fil des pages, qui auront pu les aider. A.W.

©Samuel Gratacap