Magali Girardin travaille pour la presse quotidienne et magazine depuis qu’elle est titulaire d’un diplôme de l’Ecole de photographie de Vevey en 1995.
Elle aime l’actu, qu’elle couvre régulièrement pour la Tribune de Genève, ou pour l’agence Keystone. Si les sujets de la presse quotidienne relèvent souvent du portrait, c’est avec des reportages de société, qu’elle sort plusieurs fois gagnante du Swiss Press. Des sujets difficiles, qu’elle traite avec une approche toujours franche de photographe de presse : pas de lumières artificielles, se faire discrète, écouter, voir et percevoir.

Mais Magali a porté son appareil plus loin .. et plus longtemps pour observer le monde.: En Calabre, elle a documenté un centre de migrants ; au Brésil, elle a témoigné de coupes de bois illégales en Amazonie et à Sao Tomé, elle a assisté à une cérémonie vaudou. Pourtant, elle n’a pas besoin du grand large pour trouver un sujet.
Il lui suffit d’observer les gens qui vivent dans sa ville : Genève, pour remarquer que certaines personnes vivent en marge. Et c’est là qu’elle pointe son objectif : chercher à comprendre, toujours sans jugement, pourquoi et comment, des personnes vivent hors société, pour un temps ou pour longtemps.

Avec une rigueur très journalistique, sans détours, comme pour ne s’en tenir qu’aux faits, c’est là qu’elle reste vraisemblable, pour témoigner de l’invraisemblable, comme son travail sur ces personnes souffrant du symptôme de Diogène qui vivent recluses dans leur appartement, devenu insalubre par les innombrables choses accumulées en plusieurs années.

Ce sera la première photo choisie. La seconde image relève de la sphère privée, de l’intime..
qui pourtant, oblige à une transaction financière, il s’agit de la prostitution masculine.
Et la dernière image nous ramène à un autre type d’enfermement, bien réel, celui de la prison de Champdollon; précisément là où les femmes sont en attente de jugement. C’est une démarche personnelle, qui en dit long sur ce qu’elle est : femme et photographe.